Tapez votre recherche

    Rencontre #3 : Une entreprise se mobilise pour fabriquer des masques

    Implantée à Tours, Pavoifetes fabrique des drapeaux, bannières et autres supports de communication. Face à la crise du Covid-19, l’entreprise s’est lancée dans la confection de masques en tissu. Elle fait d’ailleurs partie des 30 premières à disposer d’une certification officielle. Sociétaire de la Mutuelle de Poitiers Assurances, Ludovic Chaumier, le directeur de Pavoifetes, nous explique sa démarche.

    ludovic chaumier

    Pourquoi avez-vous choisi de vous investir dans la fabrication de masques ?

    Ludovic Chaumier : C’est assez simple : j’aimerais, comme tout le monde, que le virus disparaisse rapidement. D’un naturel hyperactif, Je ne me vois pas rester à attendre que la crise passe. J’ai de la main d’œuvre, du tissu, un savoir-faire… alors, pourquoi ne pas essayer ? Bref, j’ai lancé la confection de masques le lendemain de l’annonce du confinement.

    Comment ont réagi vos collaborateurs ?

    L.C. : J’en ai directement parlé à mes salariés. Tout le monde était partant. L’ensemble de mes employés ne demande qu’à travailler !

    Cette nouvelle production a-t-elle été compliquée à mettre en place ?

    L.C. : Dans notre atelier, les salariés travaillent tous à plus de 8 mètres les uns des autres. Je suis plutôt du genre hypocondriaque, j’avais déjà tout prévu depuis janvier. Nous disposons de gel hydroalcoolique et les embrassades sont interdites depuis début 2020. Les gestes barrières n’ont donc pas été compliqués à mettre en place. Et évidemment, notre production nous permet d’avoir des masques. Tout le monde a dû mettre la main à la pâte pour aider les couturières, même ceux dont ce n’était pas la mission initialement.

    Combien pensez-vous produire de masques ?

    L.C. : J’estime que dans 1 mois et demi, nous aurons fabriqué 5 à 10 000 masques. Je ne peux pas réaliser de grandes commandes. Je réponds seulement aux petites demandes. Des entreprises du monde entier sont venues me voir pour me commander des masques. On m’a notamment appelé pour 10, 20, 50 000 et même 1 million de masques !

     

    Grande marque ou petite entreprise, les professionnels du textile s’investissent énormément dans cette crise. Une entraide importante s’est installée entre nous.

    Quelles sont les étapes pour obtenir la certification ? 

    L.C. : Nous avons tout d’abord créé 12 prototypes différents sur la base d’une forme unique. Nos masques sont composés de 3 tissus différents. Pour la création des prototypes, 90% du tissu était identique, seul le tissu du milieu changeait. C’est comme cela que nous avons pu valider deux de nos prototypes. C’est la direction générale des armées qui attribue la certification. Pour y parvenir, j’ai dû contacter le député, la préfecture et la Direccte. Nous avons obtenu l’accord de la DGA le 31 mars. Nous faisons partie des 30 premières entreprises françaises certifiées. Depuis la certification de nos masques, je fais partie du groupement CSF (https://savoirfaireensemble.fr/). Grande marque ou petite entreprise, les professionnels du textile s’investissent énormément dans cette crise. Une entraide importante s’est installée entre nous.

    Comment allez-vous distribuer les masques produits ?

    L.C. : Je distribue l’ensemble de mes commandes par mon transporteur Geodis. Je reçois des commandes de la France entière. Mes contacts sont inscrits sur le site du gouvernement. Nous avons également réalisé une publication sur notre page Facebook. Plus de 14 000 personnes l’ont vu, une première pour nous.

    Votre entreprise est-elle touchée par les conséquences de la crise du Covid-19 ?

    L.C. : Évidemment, comme pour l’ensemble des entreprises françaises. Nous travaillons essentiellement dans l’événementiel. Notre activité est traditionnellement chargée entre mars et mai. Autant vous dire que c’est compliqué pour nous. La création de masques nous permet juste de payer nos charges.

    masques